Sunday 1 May 2011

Papa Paul II, yagizwe umuhire

Karol Wojtyla, à la tête de l'Église catholique de 1978 à 2005, a été proclamé "bienheureux" par son successeur Benoît XVI.

Le pape Jean-Paul II a été proclamé bienheureux, dimanche, par son successeur Benoît XVI, sous les vivats de la foule réunie place Saint-Pierre au Vatican pour une cérémonie qui a rassemblé plus d'un million de personnes dans la capitale italienne. "Nous, accueillant le désir de nombreux fidèles, acceptons que le vénérable serviteur de Dieu, Jean-Paul II, pape, puisse être déclaré bienheureux". À peine Benoît XVI avait-il prononcé la formule, en latin, qu'une immense clameur s'est élevée, les fidèles applaudissant à tout rompre, tandis que d'autres s'agenouillaient sur les durs pavés de la place.
Aussitôt, une immense photo de Karol Wojtyla, bien avant sa déchéance physique due à la maladie, a été dévoilée devant la foule de fidèles parfois en larmes, dont certains ont crié "Santo subito ("saint tout de suite"). Puis, deux religieuses, la Polonaise Tobiana Sobodka vêtue de noir, qui avait assisté le pape, et la soeur française toute en blanc Marie Simon-Pierre, la miraculée à l'origine de la béatification du pape polonais, ont présenté à la foule des fidèles une ampoule de son sang.

80 000 Polonais
Auparavant, le cardinal Agostino Vallini, vicaire général pour le diocèse de Rome, avait officiellement demandé cette béatification et rappelé quelques éléments biographiques du pape polonais. En particulier son passé d'ouvrier, d'archevêque de Cracovie, puis son pontificat de plus d'un quart de siècle (de 1978 à 2005), l'un des plus longs de l'histoire de l'Église catholique, marqué notamment par un attentat contre sa personne en 1981. La préfecture de Rome a avancé le chiffre d'un million de personnes présentes dans la capitale, dont des centaines de milliers place Saint-Pierre et dans les rues adjacentes, inconditionnelles de celui que certains surnomment déjà "Karol le grand" et qui voient déjà en lui un "saint".
Les Polonais étaient largement représentés - quelque 80 000 - avec de nombreux drapeaux et banderoles. Mais aussi beaucoup d'Italiens, d'Espagnols et de Français (plus de 40 000). De multiples émissions avaient préparé la grande fête, vantant les mérites de l'ancien pape pour la défense de la paix, des droits de l'homme et de l'Église. La fête de béatification permet à l'Église de réaffirmer sa confiance en elle, alors qu'elle est ébranlée par un grave scandale de pédophilie. Un scandale sur lequel Karol Wojtyla se voit reprocher par les associations de victimes d'avoir fermé les yeux ou de n'avoir pas réagi suffisamment, par un réflexe de défense de l'institution.

Quatorze écrans géants en ville 
L'ambiance dans la foule était joyeuse et fervente, même si certains groupes compressés dans les rues d'accès au Vatican se sont parfois énervés contre les policiers. Prêtres en soutane ou en clergyman, religieuses de toutes obédiences, familles de milieux modeste ou bourgeois, jeunes sac à dos étaient côte à côte. Quelque 175 000 personnes pouvaient tenir sur la place elle-même et la via della Conciliazione qui relie le Tibre au Vatican. Le reste des pèlerins suivaient la cérémonie sur quatorze écrans géants en ville.
Dans la basilique, le cercueil de Karol Wojtyla, couvert d'un drap bordé d'or, a été porté, dimanche matin, des Grottes vaticanes devant l'autel principal. À l'issue de la cérémonie, les fidèles pourront défiler devant le cercueil, une procession qui pourrait s'étirer jusqu'à la nuit. Le processus de béatification du très charismatique pape polonais a été mené en un délai record de cinq ans et sept mois. Dès le jour des funérailles de Jean-Paul II, de nombreux catholiques avaient crié place Saint-Pierre "Santo subito !" ("saint tout de suite"). Pour que Jean-Paul II devienne un saint, il faut qu'un nouveau miracle ait lieu après sa béatification.
86 délégations étrangères, dont 22 chefs d'État et de gouvernement, et des représentants de cinq familles royales (Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Liechtenstein, Monaco) ont fait le voyage. Au dernier moment, la présence de la chancelière allemande Angela Merkel a été annoncée. Parmi les autres invités, les présidents mexicain et polonais, Felipe Calderon et Bronislaw Komorowski, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, et parmi les Africains, le très controversé président zimbabwéen Robert Mugabe, qui est persona non grata dans l'Union européenne. Les États-Unis et la Russie étaient représentés par des ambassadeurs.

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