La Maison Blanche a exhorté samedi le président rwandais Paul Kagamé à respecter les limites existantes concernant le nombre des mandats présidentiels, après l'acceptation massive par référendum d'une réforme constitutionnelle qui lui permet de se représenter en 2017.
« Les États-Unis sont déçus du fait qu’un référendum ait été organisé avec un court préavis pour amender la Constitution rwandaise et introduire des exceptions à la limitation (du nombre) des mandats », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.
« Tout en félicitant le peuple du Rwanda pour avoir exercé pacifiquement ses droits civiques, nous regrettons que les modalités pour le référendum n’aient pas donné suffisamment de temps et d’opportunités pour un débat politique sur la valeur des dispositions proposées », selon ce communiqué.
Les Rwandais ont massivement voté en faveur d’une révision de la Constitution qui doit permettre à Paul Kagamé, 58 ans, de se présenter pour un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.
« Occasion historique d’entériner son bilan »
Pour la Maison Blanche, « toute initiative visant à maintenir le président rwandais au pouvoir se ferait au détriment de son bilan ».
« Le Président Kagamé, qui à bien des égards a consolidé et développé le Rwanda, a maintenant une occasion historique d’entériner son bilan en honorant son engagement de respect des limites de mandats fixées lors de sa prise de fonction », est-il écrit dans le communiqué.
Washington s’inquiète également d’une restriction générale des libertés démocratiques au Rwanda.
« Le Président Kagame établirait ainsi une base crédible pour la démocratie au Rwanda, renforcerait les progrès notables qui ont été accomplis pour le maintien de la paix et la prospérité pour tous les Rwandais, et donnerait un exemple louable non seulement au Rwanda, mais à la région et au monde », déclare la Maison Blanche.
Le communiqué ajoute que « Washington s’inquiète également d’une restriction générale des libertés démocratiques au Rwanda ».
« Les États-Unis continuent d’être préoccupés par les restrictions de longue date des réunions pacifiques, de la liberté d’association et d’expression au Rwanda », indique la Maison Blanche.
« Nous exhortons le gouvernement rwandais à permettre l’exercice plein et entier de ces libertés fondamentales alors que le pays se dirige vers des élections locales en 2016, une élection présidentielle en 2017, et des élections législatives en 2018 », ajoute-t-elle.
Paul Kagamé est au pouvoir au Rwanda depuis juillet 1994, date à laquelle sa rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) avait mis fin au génocide déclenché par les extrémistes hutu et qui a fait quelque 800.000 morts, essentiellement des membres de la minorité tutsi.
Source: JeuneAfrique
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